Ni beaux ni laids

Ni beaux ni laids

Perdue...

 

 

Elle se revoit joyeuse et pieds nus s’élancer sans réfléchir dans les champs. Le soleil dansait avec les

 

nuages et elle riait, riait…

 

Puis, il est venu dans sa campagne lui conter fleurette. Qu’il était beau et si savant. Elle en a oublié

 

les joies et l’innocence de son enfance. Les yeux fermés, elle a tout quitté pour le suivre. Le gris des

 

immenses immeubles deviendrait aussi bleu que le ciel à ses côtés.

 

Pourtant, quelque chose peu à peu s’est brisé et un grand vide s’est couché entre eux.  Encore

 

éperdue d’amour pour lui, elle entend comme une longue plainte portée par le vent. Est-ce les mots

 

qui roulent dans le fond de sa gorge?

 

Son corps hurle et elle se laisse choir comme une vieille robe démodée. Elle ne sentira plus sa bouche

 

affamée effleurer la sienne et elle ne reconnaitra plus ce corps s’enrouler contre le sien.  Elle esquisse

 

un bref mouvement de la tête pour regarder au-delà de la ville, mais tout est sombre et il n’est plus

 

là.

 

Vaincue, perdue, elle reste prostrée sur ce trottoir humide, mais elle devra réinventer la vie et oublier

 

tous ces mots qui fracassent les cœurs en mille morceaux. Déterminée malgré les blessures, elle se

 

fait la promesse qu’elle cessera de ramper comme une mendiante pour un peu de tendresse.

 

 

FFA 00051195

 

Artiste-peintre : Patrick Schembri

 

 

 

 

 

 



07/02/2013
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