Ni beaux ni laids

Ni beaux ni laids

Les vieux

Une page blanche ressemble à des dimanches habités par la solitude. Comme des vieux qui se

 

retrouvent entre eux. Aucun éclat de rire, mais la tête un peu mêlée à force de se raconter les

 

mêmes histoires. Leurs soupirs se mêlent aux sourires lorsqu’ils se pensent moins intéressants.

 

Pourtant, les vieux comprennent beaucoup de choses même s’ils semblent avoir l’air de vivre

 

ailleurs. Comme les oiseaux, les vieux piétinent avant de s’élancer à votre rencontre et leur dos

 

se voûte comme la tige des fleurs le soir au coucher. Le cœur des vieux est immense comme le ciel

 

et leurs yeux délavés brillent encore de feux intérieurs, mais parfois, ils ont peur… et parfois, ils

 

sont intrépides comme si le temps s’était simplement arrêté.

 

Les vieux vieillissent un peu plus chaque jour et leur peau se plisse un peu plus chaque nuit. Ils

 

vous agrippent par le bras pour ne pas tomber ou pour simplement demeurer plus près de vous.

 

Les vieux se savent vieux, mais ils préfèrent que vous ne le traitiez pas en vieux. Comme les

 

arbres, les vieux ont vu plusieurs saisons défiler et ils ont entendu des milliers de chansons. Les

 

vieux ont été des enfants, des parents, des amants avant… Ils ne sont pas démodés, mais ils

 

s’accrochent quelquefois à ce qu’ils étaient avant de devenir vieux.

 

À l’aube de leur vie, les vieux se sont impatientés comme des enfants, mais ils ont ralenti la

 

cadence au crépuscule de leur vie. Les vieux rêvent encore malgré les risques de cauchemar et de

 

déception. L’important se disent les vieux c’est de vivre encore au mieux et de respirer tout

 

doucement à vos côtés avant de s’endormir «  comme de vieux enfants »  Brel).

 

FFA 00051195

 



12/01/2013
3 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 270 autres membres