Ni beaux ni laids

Ni beaux ni laids

Grand-maman Laurence

Grand-maman,

 

Petite, j’aimais me blottir tout contre toi. Tu sentais bon et tes bras me serraient tendrement. J’espérais toujours passer des vacances avec toi et grand-papa à la maison d’Ascot Corner. Tu me parlais comme à une grande personne et tu savais me faire rire aux éclats. Tes petits yeux moqueurs me manquent tellement.

 

Ta chambre s’avérait pour moi, une caverne remplie de trésors. Tu cachais sous ton lit toutes tes friandises et je me sentais privilégiée lorsque tu me permettais d’y entrer avec toi.

 

Lorsque la maladie a frappé, j’étais désorientée. À ton décès, je me sentais privée de ce qui alimentait mon intérieur. Tu avais confiance en moi et j’avais une foi aveugle en toi. Tu me répétais que tu aimais tous tes petits-enfants de la même manière. Je peux te dire maintenant, que je souhaitais toujours que tu m’aimes juste un petit peu plus…Je n’étais qu’une enfant.

 

Ais-je oublié de te dire merci ?

Ais-je oublié de te dire  que je t’aimais?

 

Le temps adoucit la peine. Cependant, je n’ai rien oublié de ce qui était toi. Tes cheveux blancs, tes robes bleues, ta voix douce et chantante…

 

Lorsque la famille se réunissait, tu chantais avec nous, tu ébouillantais ta vaisselle, tu préparais les repas, tu étais debout dès l’aurore…et tu aimais ton homme.

 

Parfois, je me glissais à l’extérieur de la maison. Puis, je me cachais dans une crevasse dans la grosse roche en avant de la maison pour y laisser vagabonder mon imagination. Lorsque je revenais vers toi, tu souriais. Tu aimais tout ce que j’aimais. Ton regard me faisait vibrer de bonheur.

 

Je t’aime grand-maman.

 



24/04/2011
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