Ni beaux ni laids

Ni beaux ni laids

Belle à l'extérieur et parfaite de douceur à l'intérieur

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Sous les branches touffues , un homme s’avance avec une seule pensée en tête:

Entendre encore ce rire qui résonne comme une note toute ronde et joyeuse

...

De sa voix laminée de vieux, l’ homme fredonna un air ancien. Une chanson qui parle d’amour éternel. Puis, il s’arrêta.

L’homme porta son regard plus loin et contempla longuement le paysage . Il ne craignait pas le silence qui le cernait.

La colline laissait peu à peu la place aux vastes plaines déployée à l’infini comme une belle et grande promesse dorée

Un parfum de lilas imprégnait la journée. La chaleur montait du sol et le soleil brillait très haut dans le ciel.

Une route sinueuse monterait jusqu’au cimetière au-dessus du paysage à gauche. À droite, un cours d’eau semblable à un chapelet de cristal disséminé sur sa terre et des troncs d’arbres s’entrecroisaient à même le sol.

Il y a déjà quelques années., l’homme avait été dans l’obligation de clairsemer sa forêt pour y construire une cabane. C’est là qu’il aimait travailler. Installé sur son tabouret, il dessinait chaque jour. C’était dans cet endroit qu’il avait perfectionné son art et appris à écouter la nature.

Puis, un jour une femme gravit la pente jusqu’à sa cabane. Belle à l’extérieur et parfaite de douceur à l’intérieur, elle venait lui offrir de poser pour lui. Un film passa dans sa tête. Il rembobinait souvent ce film depuis quelques mois.

Il revit son décolleté, le creux de ses seins et sa façon de bouger la tête comme pour écouter son Coeur battre la mesure. Cette femme s’était offerte sans exiger quelque chose en retour. Elle aimait tant la vie, la nature, les animaux

...

Un soir, comme un animal blessé, elle s’effondra...Il l’avait tenu dans ses bras longtemps Il lui caressait la tête, lissait sa chevelure argentée, la tenait avec précaution comme une poupée de porcelaine...

 Le facteur les avait trouvés au matin, enchainés l’un à l’autre. Le reste lui échappait: hôpital, cérémonie, condoléances...Il n’avait pas beaucoup l’aspect religieux, mais par amour pour elle, il avait respecté ses volontés. Maintenant, elle reposait près de lui. Chaque jour, il allait la visiter et lui apporter des fleurs de saison. Elle aimait se recueillir dans ce coin de ronces, de pins et de marguerites.

...

Le vieillard ne cessait de se dire, un oiseau sait quand chanter ou quand se taire

Un oiseau s’envole vers le ciel lorsqu’il a peur

Un oiseau ne se pose jamais de question

Un oiseau se cache pour mourir

...

Les jours raccourcissaient... pour lui aussi se dit-il

Il avait un peu peur, mais il ne voulait pas le montrer. D’ailleurs, où étaient passées ses larmes?

Son corps tremblait d’avoir vécu autant d’émotions. Son coeur s’était envolé avec elle et son corps était devenu presque un sanctuaire.

Il  repensa à celle qui l’attendait quelque part et un sourire nostalgique se dessina sur ses lèvres pâles.. Il songea à la façon don’t elle le consolait par son sourire rempli de sagesse et aux mots qui mourraient sur ses lèvres lorsque la parole était superflue. Comme les oiseaux, elle savait quand parler, quand se taire.

...

L’ heure tournait et la lune vint prendre la place du soleil. Les étoiles gravitaient autour de l’astre et semblaient veiller sur lui. Il se mit à descendre. Il avait rendez-vous...

 

Ce soir, demain... Il n’en savait rien, mais il serait au rendez-vous. Il vit son ombre s’étirer comme pour tendre la main vers une étoile qui scintillait un peu plus dans le ciel zébré. La nuit serait presque noire et la lune se dévoilait à demi.

 

La nuit comme une femme endormie lui parut soudain plus douce

...

Artiste-peintre Helene Miaz  



09/09/2014
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