Ni beaux ni laids

Ni beaux ni laids

Un jour qui sait...

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Un jour qui sait..

Juste avant l’aube, il l’embrassa sur le front et il se leva sans bruit pour allumer la lampe.Comme elle était belle ainsi ! Recroquevillée comme une enfant avec ses cheveux blonds parsemés de quelques mèches blanches qui se répandent sur l’édredon. Il sourit en pensant qu’avec un seul battement de cils, elle réussissait encore à l’émouvoir. Il se souvenait avec délice de ce moment où, il s’était glissé entre la peau délicate de la mariée et de la douce chaleur de leur lit qu’elle avait soigneusement préparée pour eux .

Tandis qu’une lueur rosée se lève à l’horizon, les oiseaux se mirent à chanter.Quand le soleil se leva au-dessus des montagnes, une brise fraiche bavardait avec le bosquet d’arbres bordant la rivière.Il sort de la chambre sans penser que ce jour changerait le cours de sa vie à jamais.

Cette femme qui dormait dans son lit,qui avait porté leurs enfants et qui l’avait toujours épaulé avec le même air de douceur au coin des yeux apprit en après-midi ...l ne lui restait que quelques mois à vivre.

Les murs de la maison semblèrent vouloir crier à l’injustice et dans la famille, même les plus jeunes enfants se sentirent terriblement tristes et impuissants.

...

Quelques mois plus tard

Lorsque la lune se glissa sous les étroites bandes de nuages cendrés, elle les avait quittées pour un ciel plus bleu. Elle leur avait offert jusqu’à son dernier souffle, son sourire rempli de tendresse sans aucune défaillance. Elle avait utilisé chaque parcelle de vie pour semer des bouts de bonheur et faire rire la vie.En la regardant dans son cercueil, on aurait dit une poupée de porcelaine toute fragile et rose. Pourtant, elle n’avait jamais été aussi forte... Elle avait porté sur son dos et dans son coeur toutes les peines du monde de ceux qu’elle chérissait.

...

 

 

 

 

Dans la changeante humeur de la vie, l’eau du temps se verse et se déverse.  Dès les premiers frissons de l’aube, les vagues glissent sans fin jusqu’aux derniers souffles du crépuscule:

Lorsqu’un amour s’essouffle

Le Bonheur se couche quelque part au fond de soi

Comme une étoile qui sombre dans les bras de la nuit

Les rayons du soleil pâlissent

Le ciel est moins bleu

...

La rose

Se fane

Ses pétales tombent comme des feuilles mortes

Déjà l’automne

...

Le vent semble hurler

Un chagrin

Presque insoutenable

Un coeur cerné de silence

Pleure l’absence

...

 

L’amour au gout si tendre

L’amour au parfum envoutant

L’amour au chant d’été

Se couche en boule

Pour ne pas avoir trop froid

...

Dans un repli de soi

La lumière se remplit d’ombres

Les souvenirs se bousculent

Un monde bascule

...

Sensible

Fragile

Un Coeur observe

Les ombres qui s’allongent

Un Coeur respire

Les effluves de la journée

Un Coeur sent

Les rayons du soleil couchant

Empourprer ses joues

Un Coeur même froissé

Ou craquelé

Se sent encore réceptif

À revoir les premières fleurs sauvages

Au prochain printemps

La chaleur de l’été a pris conge

Le crépuscule couvre la moitié du ciel et la lune répand son rayonnement bleuâtre.

 

Elle s’assit dans l’herbe haute, le dos appuyé sur une grosse pierre, au milieu d’un cercle de lumière laiteuse. Le vent soudain provoqua un tel remous qu’elle songea à un orage, mais aucun éclair, aucun bruit malgré les nuages qui s’amoncelaient dans le ciel. Quelque part, un oiseau chanta son “ Où es-tu Frédéric, Frédéric” et elle soupira de soulagement.

Durant un long moment, elle resta sans bouger. Elle ne sut jamais combine de temps elle demeura ainsi. Elle leva les yeux vers une belle branche moussue et la vérité finit par éclater. Elle l’aimait... Elle l’aimait encore et toujours.

Elle secoua la tête faisant voltiger sa magnifique chevelure dorée. Une mouche s’aventura dans son décolleté, sur le renflement d’un sein. Elle semblait ailleurs, dans son monde loin des préoccupations du jour. Elle chassa la mouche avec désinvolture, se leva et partit cueille une fleur sauvage qu’elle piqua dans ses cheveux. D’une démarche sensuelle, elle poursuivit sa marche lentement. La terre semblait se désagréger sous ses pas. Comme elle, le sol manquait de la douceur d’une chaude pluie d’été. Elle marcha jusqu’au mur de pierre au fond de son jardin. De minuscules fleurs pointaient la tête vers le ciel et une vigne sauvage s’accrochait presque désespérément à une clôture artisanale. Au bout du chemin, la maison nichait dans la vallée un peu perdue dans cette campagne isolée. Un peu de tristesse l’enveloppa. Comme elle aimerait partager encore avec lui ces moments de solitude, mais elle enterra ce désir.

Un son grave et mélodieux se fit entendre. C’était le clocher de l’Église du village. De la pointe de sa langue, elle effleura sa lèvre comme une gamine qui fait la moue et se plissa ses yeux. Elle n’avait plus besoin de se presser. Un couple de geais s’éloigna vers le boisé en se querellant.

Elle était venue ici pour apprivoiser la partie de son Coeur qui ployait d’un manque permanent. L’endroit était si beau! Ce soir, il ferait plus chaud à l’extérieur que dedans la maison. Elle pourrait s’assoir dans la véranda et surprendre la lune et sa Cour. En effet, le ciel virait au violet et deviendrait noir, mais piqué d’étoiles comme une magnifique courtepointe. Mue par une énergie nouvelle, elle soupira de soulagement et la tristesse prit son envol vers le lointain.

 

Comme la terre est belle

...

La pluie a cessé cette nuit et le soleil joue sur les cimes. La lumière réveille les teintes de la forêt et ravive les zestes de couleurs de la rivière tout en ombrant la montagne d’un délicat châle de nostalgie.

Toute pensée triste bloque mes pensées. Une agréable sensation de chaleur m’envahit.

Le calme descend et prend possession de mon être

Vive la vie

Vive la vie et la liberté

 

Environnée par les stridulations des cigales, je sens la terre fraichement nettoyée et retournée.

J’aime ces aubes humides et ces brumes qui flottent dans le ciel

...

Même le vent s’essouffle et le soleil revient déchirer le rideau de pluie

...

Aussi beau qu’un amour naissant

Caresser m

Dériver mon désir comme si je flattais mon chat pour l’entendre ronronner de plaisir

Dériver

Se laisser avaler par l’obscurité

 

En mal profond de son être

Il y a toujours un vide à combler

 

Écouter décroitre les bruits de son Coeur,

Laisse s’estomper les pleurs

Vivre

Vivre vraiment

Ne pas se contenter d’attendre, de regarder et de juger

Tenter d’accueillir la vie avec un mélange de gratitude et de surprise

Se laisser habiller le Coeur par un voile de tendresse et se nouer  l’âme par une écharpe brodée de lumière

Ne pas se distancer de soi

Malgré les moments de grandes douleurs

Vivre tous les petits morceaux de sa vie

Ne pas laisser s’échapper nos émois

Ni perdre l’essence de la vie

Comme si les bulles de la vie goûtaient le plus merveilleux des champagnes

 

 ARTISTE-PEINTRE HENRI VALACHMAN



15/10/2014
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