Ni beaux ni laids

Ni beaux ni laids

HIVER 2014-2015

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HIVER 2014-2015

 

Dans ma campagne

Près du cours d’eau

Le soleil de janvier commence à cliquer des yeux

Le vent effeuille encore

Les quelques feuilles qui se balancent au bout des bras de sapins fiers

Sur le seuil de ma maison, mon regard glisse encore une fois

Même en noir et blanc

Tout est beau

Un parfum frais se dégage

Je respire à pleins poumons

Personne ne peut rester indifférent

Même en noir et blanc

Tout est beau

Ce matin, le soleil s’étire plus longtemps

Il devient insolent

Les nuages se déplacent un peu plus loin

 

 

J’ignorais que toute ma vie

Mon cœur serait rempli de beau

Mais aussi de chagrins, de gris

Plus les années s’envolent et plus

Je cherche des morceaux de ciel

Magnificence de la vie

Jusqu’à la fin de mon dernier

Soleil levant au soleil couchant

Le vent continue de chanter

Même si la rose du vent

Se couvre de givre. Là-haut

Je n’aurai jamais peur ni froid

Dans l’immensité, je serai

Avec les oiseaux, liberté

Pour l’instant je garde mes mains

Le plus près de mon intérieur

Bleu, blanc, gris, noir ou violet

Pour le moment, j’avance un peu

Sur mon chemin, ma destinée

Fondante

La neige

Glisse entre mes mains

Le bruit de la brise est si léger

Le temps se fige

La nature semble porter

Tout le vague à l’âme du monde

 

Ce matin

Le soleil se lève

La rivière s’étire

Pour devenir un étang

Gelé, mais vivant

Les flocons s’amusent

Follement

À blanchir le cours d’eau

Les branches dénudées des pins

Se tendent comme des bras

Pour saisir ce moment de grâce

Qui dissipe la mélancolie

J’ouvre les volets de la maison

Pour contempler la magnificence d’un jour blanc

Je laisse la lumière se faufiler doucement

Par la lucarne entrebâillée

Comme une petite fille

Je m’habille chaudement

Et la boule de chagrin

Fond dans la douceur du moment

Voir comment je vous aime

 

Voir un peu de ciel bleu

Dans vos yeux

Découvrir chaque soir

Une autre étoile dans le noir

Entendre chanter les oiseaux

Amoureusement

Sentir la caresse du vent

Langoureusement

Habiller de rose

Mon coeur

Dénuder dans l’aube rose

Un morceau de bonheur

Créer des souvenirs heureux

Pour mettre un peu de lumière

Sur mon lac frileux

Toujours aimer l’hiver

Malgré les froidures

Construire un pont entre hier

Demain

Ouvrir la main

Sentir les perles de pluie

Réchauffer les chagrins

Voilà comment je vous aime

Et si la vie fait jaillir des éclaboussures

Sur l’amour

Fermons les yeux

Et si le ciel se remplit de blessures

Sur nos jours

Fermons les yeux

 

 

La fraicheur du soir affleure

Ici et là les souvenirs tristes

Hors de l’horizon

Le soleil encore blanc

S’isole vers un nuage

Ces jours-ci le bleu du ciel est délavé

C’est blanc à perte de vue

Avec un peu de vert tenace

Comme l’espoir qui brille dans les yeux

Des enfants

 

Je vous l’avoue

J’ai hâte que l’hiver

Me délaisse

J’ai hâte que les bourgeons

Renaissent

Que la chaude saison

Me caresse

Il me plait d’imaginer le soleil

Me darder de ses rayons

Dorés. De voir des papillons

S’en donner à cœur joie

Je cherche une joue

Pour un baiser

Qui abreuve les racines de mes fleurs

Tel le torrent d’un océan

Je ressens les courants

Froids

Qui circule encore. Vivement

Les courants chauds

J’ai l’impression qu’il est encore loin

Le matin

Où les arbres seront drapés de merveilles

Où les jours seront plus longs. Que la lumière

Me dira bonjour

Un matin blanc

C’est beau

Mais j’ai froid

Et l’hiver se pavane comme indifférente

À ma demande. Impatiente

Je suis. Le printemps reviendra

Je sais, mais j’ai froid

Au jardin d’hiver

Le soleil se lève avec force et courage

Comme l’espoir qui s’accroche aux branches

Le paysage ressemble à une aquarelle toute blanche

Des nuages sans cesse, se reconnaissent

De gros oiseaux noirs

Veillent

Au sommet de majestueux sapins

Leurs cris résonnent

Et si je dérivais

Doucement

Hors du temps

Au-delà de l’horizon

Je rêve les yeux ouverts

Sur ce bout de terre

Qui est le mien

Comme si je le voyais encore

Pour la première fois

Ce n’est pas l’homme et la mer

Mais l’histoire de la femme et l’hiver

Qui borde sa vie

De matins blancs

 

Le bout du lac 

Est plus grand que ma rivière

Qui débouche vers un autre lac

Aussi beau

Plein de bleu, de vert

Les nuages s’endorment dans l’air

Doux

C’est fou

Ce que la nature dépose en nous

Les larmes

Comme les gouttes de pluie

Tombent dans un puits

De lumière au-delà des montagnes

Une brise légère fait danser

Les herbes folles. Lente traversée

Sur la pointe des pieds

Vers la beauté de ce jour

 

 

 

 

Dans la changeante humeur de la vie, l’eau du temps se verse et se déverse.  Dès les premiers frissons du jour, les vagues glissent sans fin jusqu’aux derniers souffles du crépuscule:

...

Un coeur même froissé

Se sent encore réceptif

À revoir les premières fleurs sauvages

Un cœur rempli de souvenirs

Se donne rendez-vous

Chaque nuit

Il se raconte plein de belles histoires

Cachées au fond de sa mémoire

Sur le chemin de la vie

Il oublie

Peu de choses

Il prie

Il pleure

Il donne avec ardeur

Les couleurs

Retrouvées dans son jardin

 



02/05/2015
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