Ni beaux ni laids

Ni beaux ni laids

Dans ma chambre

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Dans ma chambre

Je fais provision de lumière

Un peu de jaune

Dans ma chambre

J’entasse des souvenirs

Un peu de tout

Dans ma chambre

J’accueille le silence

Un peu de ciel

Dans ma chambre

Mon regard glisse à l’intérieur

De mon cœur

Dans ma chambre

Je déplie les nuits

Transies d’étoiles

 

Il m’arrive de pleurer sur les blessures du monde

De chercher un repli dans mon âme

Pour trouver un sens

De fredonner des chants très doux

Pour faire taire la colère

Qui gronde sur la terre

Il m’arrive de chercher

À tâtons

De la tendresse

Entre deux battements de cœur

De la tristesse au bord des lèvres

Il y a tant à dire

Il y a tant à taire

 

Dans ma chambre

Je rêve pendant mon sommeil

Puisque le jour, les rêves dorment

Pour ne pas mourir

 

Dans ma chambre

Tout ou presque prend un nouveau sens

Les maux éclatent

Les mots dansent

L’amour comme un souffle parfumé

Embaume les absences

Il suffit peut-être

De me laisser guider par la lumière

Cette lumière que je recherche

De me laisser toucher par les étoiles

De m’abandonner

À la douceur du moment

De jeter au loin ce qui me brise

De l’intérieur

Dans ma chambre

Il m’arrive de me couvrir avec des regrets

Il m’arrive aussi de m’endormir

La gorge dénouée

Dans l’attente du nouveau matin

De ma fenêtre, je contemple

Les yeux remplis de bleu

Je suis sans voix

De voir mon ciel

Plein d’oiseaux

La vie chante

Avec les yeux

Je vois

J’entends

Alors je laisse mon regard se perdre

 

 

Artiste peintre Muriel Laporte

 



16/06/2016
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