Ni beaux ni laids

Ayant quitté les pays du Nord depuis plusieurs jours et plusieurs nuits, la bulle de savon et ses

pensionnaires se partagent un espace réduit. Avec grand-maman et ses cinq petits-enfants, ils

sont un peu tassés et il faut baisser la tête, mais c’est si merveilleux de voler ainsi dans un ciel

tout rose avec des éléphants volants et de manger des nuages de guimauve. Ils n’ont même pas

besoin de porter des souliers.

Un mouvement fait légèrement osciller la bulle et grand-maman réveille ses petits loups tous

 endormis.  Les yeux encore lourds de sommeil, Amalia, Massimo, Luca, Mirco et Matteo se frottent

les yeux et croient rêver. Avec son sourire espiègle, grand-maman explique à ses protégés qu’ils

sont au-dessus d’une plantation de cacaoyers en Afrique.

Grand-maman choisit les mots les plus savoureux pour parler de ces petits arbres sur lesquels

poussent des fèves de cacao qui sont transformées en bon chocolat. Massimo soupire et rêve de

voir un arbre à chocolat dans son jardin. Grand-maman devine sa pensée, car elle précise que les

cacaoyers poussent seulement dans des pays chauds et humides.

Luca pense au livre d’histoire Jacques et le haricot magique. Pendant ce temps, grand-maman

manœuvre habilement la bulle de savon pour se rapprocher d’un cacaoyer et les enfants observent

ces cabosses (ressemblent à de gros ballons) qui seront transformées en chocolat de variétés

différentes.

Écouter une leçon sur les cacaoyers creuse l’appétit. Grand-mère se moque gentiment de la moue

gourmande de Massimo et sort tranquillement de son tablier magique, un gros morceau de chocolat

noir qu’elle partage avec ses gloutons préférés. Hum! C’est si bon de repartir vers une nouvelle

destination en dévorant le plus merveilleux chocolat du monde; le chocolat de grand-mère.