Ni beaux ni laids

Mon œil glisse

Sur le lisse

Des flots

De la rivière

Plus haut

Un soleil posé sur le bleu

Du ciel

Gracieux

Légers des oiseaux

Maitrisent l’espace

Avant de s’élancer dans l’immensité

Comme un appel au large

Vers un autre rivage

Dans la profusion de ces bleus

Ils passent

Avec leurs ailes déployées

…

Lorsque les corps trop fatigués

Ne se parlent plus

Que le lit ne peut plus

Danser

Lorsque l’amour vieillissant

Ne se vit plus impatient

Lorsqu’on a l’impression de s’être tout dit

Ou presque

De ne plus avoir d’histoire à se raconter

D’avoir survolé les saisons parfumées

Lorsque le silence se recouvre de nostalgie

Que le regard se vide de désirs

Ou presque

Les vieux amants

Comme de vieux marins

Plongent au fond de leur océan

Intérieur. Leurs deux cœurs aimants

Poursuivent la traversée

Découvrent d’autres étoiles de mer

Des perles encore dans les coquillages

…

Les mots de trop enfouis… Hier

Ce besoin d’atteindre un autre rivage

Malgré les vents

…

Au plus profond de la mer

Il y a une autre plage

Malgré certains remous

Le monde est moins fou

Les vieux amants sont plus sages

…

La vie sauvage

Recèle de nouveaux trésors

De la tendresse en poussière d’or

Des vagues… moins agitées

…

Les cœurs à l’abri

Certains soirs d’orage

Les cœurs toujours accrochés

Malgré la fragilité de la vie

…

Les vieux amants

Comme les vieux marins

Cherchent les zones de lumière

Des courants chauds

Nul besoin de se presser

Malgré les jours de pluie

…

Je crois qu’il vaut mieux parfois, se taire

Pour mieux regarder la terre

S’habiller de lumière

Se décrocher un morceau de soleil

S’emparer d’un bout de ciel

Bleu. Délicieusement frivole

Des oiseaux s’envolent

Les nuages comme des légers soupirs

Chahutent de plaisir

Sous le chapiteau, les artiste

S’élancent sur la piste

Même le clown triste

Chante dans les coulisses

…

À la porte du ciel

Un oiseau s’envole

Libre

…

Au-delà de nous

La nature console

L’humanité

…

Artiste peintre Henri Valachman